A propos de la chronique économique de Jean Marc Sylvestre
le 7-9 de lundi 21 mars 2005

Le langage "politiquement correct" de Jean Marc Sylvestre ce matin au 7-9 de Stephane Paoli m'a peu satisfait. C'est contraire à son habitude, car je crois que Jean Marc Sylvestre est un "libéral", une orientation que je partage avec lui.

Le compromis portant sur l'assouplissement du pacte de stabilité ce week-end aurait été l'occasion pour lui, de mieux informer les auditeurs de France Inter, sur les aspects essentiels du problème et ainsi de contribuer à l'éducation économique de nos concitoyens.

Avant de parler du pacte de stabilité, le déficit des comptes publics et la dette cumulée sont d'abord pour la France le sujet d'inquiétude N°1, pour notre avenir et celui de nos enfants. Le libéral que je suis, pense que le niveau des dépenses publiques est une des causes principales des maux que sont le chômage, la pauvreté, la précarité, la montée des violences et des communautarismes.

Selon les estimations de l’Insee communiquées à la Commission européenne le 2 mars 2005, le déficit public de la France s’est élevé à 3.7% du PIB en 2004 contre 3.6% estimé auparavant. L’Insee précise avoir révisé le déficit public 2003 à 4.2% du PIB, contre 4.1% estimé auparavant. En 2004, le ratio de la dette a atteint 65.6% du PIB (1 066 milliards d’euros), après 63.9% en 2003 (contre 63.7% estimé auparavant). Pour la troisième année consécutive, la France n’a donc pas respecté le pacte de stabilité européen.

En ce qui concerne le pacte de stabilité selon les critères de Maastricht, il faut rappeler que c'est d'abord pour la protection de l'€ que ce dispositif a été mis en place. Les chiffres de 3% pour le déficit et de 60% pour la dette résultaient d'un compromis et sont pratiquement "arbitraires". On aurait pu choisir d'autres critères. Pourquoi pas 2% ou 1% pour le déficit voire zéro%; ou faire comme les anglais, dire que le déficit de X% n'est permis que pour les dépenses d'investissements et pas pour les dépenses de fonctionnement. Quant à la dette cumulée, on aurait aussi pu la fixer à 30% du PIB. L'important n'est pas les chiffres utilisés mais la règle et une fois fixée, elle ne doit pas être transgressée, sinon pourquoi l'avoir prise. Il ne faut surtout pas que l'on revienne à une politique conjoncturelle du type "stop and go", l'Etat augmentant le déficit en cas de morosité économique et le diminuant en cas de surchauffe. Tous les économistes du monde savent que ces méthodes keynesiennes ont toujours échoué là où elles ont été employées.

Cela dit, l'assouplissement du pacte de stabilité est un gadget destiné à satisfaire les contrevenants que sont la France et l'Allemagne.